Serres, août 2001
Cher ami gourmet,
Voila quelques jours, je prends un chemin creux au détour d’un petit village. Le problème, cher ami gourmet, est que peu de monde les emprunte aujourd’hui. Ils étaient réservés aux petits troupeaux de vaches, de chèvres et de brebis. Ceux-ci en remontant lentement prenaient le temps d’assurer quelques heures de ménage. Les herbes trop longues étaient ainsi tenues en respect. Aujourd’hui, plus aucun animal n’assure ce genre de service. Dommage pour Dame Nature, cela dit en passant …
J’aime marcher sur ces petits chemins, ils vous mettent tous les sens en éveil : avez-vous déjà ressenti l’air pur et frais qui vous emplit les poumons ? La beauté d’un champ de blé, d’un pré, d’un petit ruisseau qui vous embellit la vue ? Tous ces chants d’oiseaux qui vous font frémir les oreilles ?
Á ce dernier sujet, il faut savoir écouter… Tout en marchant, j’approche d’une petite ferme. Il est vrai qu’à ce moment là, un bruit courait : le fermier rencontrait quelques difficultés financières, rien de grave, une bourse à peine égratignée, mais les faits étaient là. Je poursuis mon chemin, j’arrive au bord de la propriété … La caille chante : « Paye tes dettes, paye tes dettes », la perdrix : « Payera-t-y, payera-t-y ? », un peu plus loin, un autre oiseau : « je paierons, je paierons ! « , au fond de la cour, les canards : « Can, can, quand, quand ? », et les moutons : « Ja méééé, jamais, jamais ! »
Les moutons avaient tord : tout est rentré dans l’ordre, comme vous pouviez l’imaginer.
Cher ami gourmet, laissons la plaisanterie et profitons de l’été !
Á bientôt de vous revoir !
Lettre authentique écrite par Jean-Luc Combe, en Août 2001
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