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Chers amis gourmets,
« Voilà seulement quelques années en arrière, le seul moyen de conserver la viande était le sel ou le séchage.
Toute l’année se déroulait autour de ces conserves. Ainsi, sans la solidarité, le paysan de notre contrée ne pouvait consommer de viande fraîche qu’une fois par an. Lorsque l’une des fermes du village tuait le cochon, je vous laisse imaginer les oreilles qui se tendaient, le sourire sur les lèvres, et les regards espiègles qui se profilaient sur les visages.
Bien sûr, j’imagine que les traditions devaient varier d’un village à un autre. Chez nous, on n’aurait pu imaginer oublier de porter la fricassée à l’un de nos voisins, c’est à dire quelques bons morceaux de viande fraîche. Il y avait là moyen d’entretenir de bonnes relations et d’entretenir les tensions. Le voisin qui n’avait pas reçu sa part, avait donc toute raison de s’inquiéter. Il recevait l’affront de l’année ! On n’efface pas cela des mémoires !
Rassurez vous, les temps changent, les relations évoluent, l’année suivante il retrouvait une part plus généreuse. C’était au tour de son voisin !
Les congélateurs ont modifié bien des choses, personne ne le regrette vraiment.
Quant à vous, chers amis gourmets, vous aurez toujours le Moulin de Serres pour vous porter un vrai, un bon morceau de cochon ou toutes autres victuailles saines, en provenance des fermes les plus généreuses de notre contrée.
Alors bon appétit, à bientôt de vos nouvelles.»
Jean-Luc Combe
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